…« Je peux donc parler librement d’une « spontanéité raisonnée et contrôlée ». C’est pourquoi toutes mes recherches expérimentales des techniques picturales nouvelles sont orientées par le facteur « raison- sentiment ». Aussi, instinctivement, chacune de mes réactions introspectives ou purement affectives vis- à-vis d’un problème donné se traduit par l’adoption d’une approche objective, claire et nette, capable d’être lue, vue, sentie, réfléchie par autrui. Le contexte artistique aurait servi de relation linguistique entre « l’expression de Moi » et le « Monde Extérieur »…
…« Le rythme de mes œuvres surgit de lui-même grâce au jeu ordonné et calculé des lignes et des formes. Nous assistons alors aussi bien à un mouvement polaire qu’à un mouvement en profondeur. C’est ce rythme même qui anime l’œuvre, lui donne la vie. »…
…« Pour ce qui est des couleurs, leur choix est basé non seulement sur des « raisons picturales » mais aussi sur ce « pourquoi » qui ne peut être expliqué et analysé que par des motifs purement raisonnés. Il est à remarquer que le nombre des couleurs utilisé est assez limité, et ce dans le but d’aider le spectateur à surmonter les difficultés perceptives de l’œuvre et l’habituer à mon langage propre. »…
…« Pourquoi ce souci de perfection dans l’exécution de mes œuvres ? La raison en est d’atteindre un certain degré de rigueur allant de pair avec la recherche géométro-objective simple et nette. D’ailleurs, ce souci ne peut que donner aux espaces plastiques créés une dimension optique essentielle et vitale pour l’accomplissement de ma tâche de chercheur. »…
…« Mon objectif est de participer – et non pas en tant qu’individu faisant partie d’un petit groupe ou d’une école – à la recherche plastique universelle concrétisée par l’apport artistique de chacun et s’inspirant de tous les patrimoines nationaux pour atteindre chaque fois un mode d’expression toujours renouvelé. »…
Bachir Demnati
Extraits de textes du catalogue de l’exposition des artistes Mohamed Chabâa, Bachir Demnati et Mohamed Melehi, Galeries Cotta, Tanger, du 17 au 31 décembre 1975