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Il faut plonger dans la nudité de la mémoire pour y retrouver les traces volatiles et incommensurables d’une vie propulsée dans le futur… Arejdal le fait constamment, avec virulence et inquiétude, en quête de ce qui se trame inlassablement dans son corps. Ces traces se meuvent tantôt en métaphores, en signes voyageurs, tantôt en métonymies vives qui remodèlent les lieux, les êtres et les états évanescents d’une vie : la sienne, celle de sa communauté et celle des lieux de l’enfance.
Réminiscences dirait-on. Oui, mais palpables, palpitantes, recomposées. Car, dans cette exposition, dont quelques rémanences sont déjà visibles auparavant, tout tourne autour de la transhumance comme appartenance à une spatialité temporelle dont seule la mémoire transporte les vibrations presque inaudibles. Désir de récit ? Sans doute ! Car à travers la réappropriation des choses et des lieux, leur déplacement en soi, l’architexture de la mémoire se laisse tramer tel un récit en boucle. Effet, de répétition et d’agencement multiple, les motifs s’accordent sans discordance, inventent leur rythme, afin de nous inviter à rejoindre le monde merveilleux d’Arejdal.
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Farid Zahi
Texte extrait du catalogue d’exposition