… Dans un monde qui s’écroule, et sur les toiles de Mariam, leur indifférence et leur cruauté ne nous surprennent plus… Pas d’avantage, leurs inquiétudes et leurs sérieux… Dans un monde finissant où une enfant joue les Cassandre sous les quolibets et pour peut-être un prix de paix, nous devons nous interroger sur notre legs à cette promesse d’humanité que nous avons gâtée et corrompue.
Ce ne sont plus des jeux d’enfants… Nos civilisations n’étant plus qu’un vieillard désormais apeuré de ses lendemains et de l’hubris qu’il s’est créé. Nos apprentissages sont déjà si loin et la fin si proche qu’un seul pas pourrait y suffire. À cela, et à bien davantage, la peinture de Mariam nous confronte comme une allégorie.
Si dans ses Three Person Games, les joueurs semblent encore indécis sur le sort qu’ils s’apprêtent à jouer : consumer, précipiter ou épargner (de l’étymologie des Parques…) ce qu’il leur reste d’humanité, les Temps modernes semblent arriver trop tard. Comme dans les Enfants terribles de Cocteau, le jeu se dénoue en drame et son étrangeté « nous confond » dans une bizarrerie qui nous étreint, nous sidère sans plus nous étonner.
Extrait du catalogue de l’exposition Je, Demain…
Syham Weigant