Le cycle d’expositions des artistes du Comptoir des Mines se renouvelle avec au programme, un parcours riche dévoilant plusieurs œuvres des artistes Yasmina Alaoui, Mohamed Arejdal, Diadji Diop, Mustapha Akrim et Fatiha Zemmouri.
Yasmina Alaoui
Dans l’un des appartements du premier étage de l’immeuble Liberté, les œuvres de Yasmina Alaoui. Se faisant toutes face, deux œuvres de la série « Lecture opaque », la sculpture puissante « Elle », un quadriptyque imposant de la série « Fertilité » et l’un des personnages en résine de la série « Dans ma mémoire ». Issues de l’exposition « Binatna » qui a eu lieu en février 2022, ces œuvres révèlent un répertoire introspectif très mûr, illustrant la mission que l’artiste s’est choisie : commenter la féminité et toutes ses connotations. Au cœur de cette approche : une réalité globale, celle de l’écart socioculturel et économique entre les sexes, exprimée dans des styles adhérant à plusieurs mouvements de l’histoire de l’art tels que l’art conceptuel, le groupe Zéro et la haute figuration proche du pop art, et à travers des médiums aussi divers que la photographie, la sculpture, le moulage et l’assemblage.
Mohamed Arejdal
Dans un autre appartement situé au premier étage de l’immeuble Liberté, l’expression artistique de Mohamed Arejdal se déploie à travers ses séries intitulées « Lawhat », « Arc-en-ciel » et « Khayma ». Ces œuvres, issues de l’exposition « Akd » qui s’est tenue en mars 2022, reflètent la préoccupation centrale de l’artiste : les liens humains, leurs origines, leur provenance, ainsi que leur rapport avec les notions de mémoire et de territoire.
S’auto-proclamant artiste du sud, Mohamed Arejdal s’attarde sur la culture nomade, dont il est issu et qui est en voie de disparition. Il juxtapose les choix entre sédentarité et nomadisme en fonction des conditions, des croyances et des pratiques de chaque individu, en partant de sa région natale, la région désertique du sud du Maroc.
Constituées de matériaux et d’éléments appartenant à sa culture mère, les œuvres de Mohamed Arejdal, souvent organiques et bruts, reflètent un lexique visuel qu’il a su développer et qui le distingue aujourd’hui. Chaque œuvre est une écriture spatiale exprimant à la fois sophistication et simplicité, une beauté authentique et sincère portant des messages profondément existentiels.
Diadji Diop
Au deuxième étage de l’immeuble Liberté, les sculptures de Diadji Diop, parmi lesquelles un grand nageur « Dans le bonheur… », de la même série exposée aux jardins du Palais de l’Élysée puis acquise par Musée de l’Histoire de l’Immigration à Paris, des effigies –représentations de la « Dignité » et du « Vainqueur », et la série « Gloire » aux têtes de lion, faisant face au puissant dialogue des installations « Spiritualité » avec d’autres nageurs de plus petit format de la série « Dans le bonheur… ». Issues de l’exposition « Fraternité », en octobre 2023, ces œuvres soulignent les valeurs fondamentales si chères à leur auteur, construisant ainsi des ponts entre les Hommes. Son travail se nourrit d’un marché d’idées en perpétuelle construction d’espaces critiques, miroirs de notre condition. Il s’inspire de thèmes de la naissance, la mort, la dualité et la spiritualité. Pleine de vie et de promesse, son œuvre est à la croisée des enjeux du temps présent avec un travail plastique exceptionnel. Derrière la façade des hommes qu’il conçoit, se cachent des émotions, des mythes et des utopies.
Fatiha Zemmouri
Dans l’un des appartements du premier étage de l’immeuble Yougoslavie, une sélection d’œuvres de Fatiha Zemmouri offrant à voir l’étendue des matières qu’elle a appris à dompter au cours de ces vingt dernières années, en terre crue, en céramique et en charbon aux pigments naturels, résultant en des œuvres aussi esthétiques qu’émouvantes. Issues de différents projets de l’artiste, dont l’exposition « Intra-Muros » en 2020, « Habiter la Terre » en 2022 et la foire « Art Dubai » en 2023, Fatiha Zemmouri apprivoise les matériaux pour en faire jaillir la lumière dans une quête perpétuelle qui la pousse à expérimenter, modifier et façonner des œuvres d’art sophistiquées et radicales. À travers une œuvre polymorphe, l’artiste mène une réflexion approfondie autour des notions de construction, de déconstruction, de régénération et de transformation. Elle développe une œuvre élaborée dans laquelle les phénomènes naturels (eau, feu, terre) et les matériaux bruts, occupent une place essentielle.
Mustapha Akrim
Dans l’un des appartements du deuxième étage de l’immeuble Yougoslavie, les œuvres et installations de Mustapha Akrim nous plongent dans l’univers ouvrier de l’artiste, au travers de deux de ses matières de prédilection : le béton et le métal. Les œuvres, issues de deux expositions passées de l’artiste, « Chantier II » en novembre 2017 et « Part-Of » en janvier 2023, engagent un discours prolétaire philosophique, tant au travers de ses grandes toiles d’expressionisme abstrait représentant à la fois la notion du chaos et de citoyenneté, au bas-relief superposant des fragments de textes extraits de la déclaration internationale des droits de l’Homme, aux œuvres en béton d’un réalisme extrême. Subtilement, un fil d’Ariane traverse le parcours artistique de Mustapha Akrim. La réflexion permanente, et constamment en devenir, de l’artiste sur le travail et sur l’histoire contemporaine du Maroc comme matière et comme valeur constitue l’empreinte de sa démarche. Il s’agit d’une pratique sur et par les matériaux ; un work in progress artistique qui s’impose à nous par la cohérence et la subtilité du cheminement emprunté.
Chacun des espaces accueillant les cycles « Les artistes du Comptoir des Mines » s’inscrit dans l’invitation renouvelée que le Comptoir des Mines partage avec ses publics ; découvrir ou redécouvrir des artistes pluridisciplinaires talentueux aux convictions fortes et aux langages plastiques emplis d’audace et d’authenticité.
Pour réserver une visite privée commentée par l’une de nos curatrices et bénéficier d’une expérience sans pareil, nous vous invitons à nous écrire sur info@cmgmarrakech.com.
« Les artistes du Comptoir des Mines »
Yasmina Alaoui, Mohamed Arejdal, Diadji Diop, Mustapha Akrim et Fatiha Zemmouri
À partir du 28 décembre 2023